Ça faisait un petit moment que j’avais envie de raconter des histoires autour de la techno et de partager des sons. J’espère que ça plaira à ceux qui s'y connaissent, à ceux qui n’y comprennent rien et à ceux qui, comme ton père, trouvent que ce n’est pas de la musique.

Dans ce premier épisode on va parler d’un courant électro que tes voisins du dessous auraient bien envie d’oublier. Celui qui fait crier tes potes bourré.e.s sous les coups de 2/3h du mat’ et qui surfe sur un gros retour de hype en ce moment.

L’eurodance.

Pour résumer ce délire musical, il faut imaginer un DJ trance, piques jaunes sur la tête, lunettes Julbo et débardeur fluo, à peine sorti d’une Love Parade, qui se chauffe pour produire des sons de fête foraine.

Ici l'artiste Allemand ATB qui résume l'esthétique Eurodance en une image

Le résultat c’est une forme de mash-up entre les 2 styles musicaux les plus en vogue après la chute du mur : la musique électronique européenne, le hip-hop / R’n’B américain. C’est ultra kitsch, souvent de mauvais goût, musicalement pas révolutionnaire, mais c’est diablement efficace pour faire bouger des culs et rien que pour ça, il faut en parler.

Ann Lee, Alice Deejay, A Touch of Class, Da Hool, Darude, Gigi d’Agostino.

Si tous ces noms ne te disent absolument rien c’est normal, car la plupart des hits de l’Eurodance ont été des feux de paille qui ont disparu dans d'obscures playlists « Première soirée en boîte » sur Spotify. Il faut dire qu'à l’époque on vivait encore l’âge d’or de l’industrie du disque et du single. Cette période où les majors poussaient à la fabrication de hits ultra commerciaux et où les refrains se résumaient à « La La La La La ».

Tellement U-N-I-V-E-R-S-E-L.

Pas étonnant cela dit car la recette d'un bon hit Eurodance est assez facile : une instru trance rapide et progressive, une bonne grosse basse, une ligne de synthé toute guillerette qui nous portent vers LE DROP. Le tout accompagné de vocals (plutôt féminines) passées à l’auto-tune. Evidemment. 

Dit comme ça, c'est vrai que ça ressemble aux pâtes au beurre de la techno : pas ouf mais très réconfortant.

MAIS MAIS MAIS. 

Depuis quelques années ces sons de trance, un peu enfantins et carrément good mood reviennent à la mode. Déjà parce que le monde a besoin de musique positive. Franchement la techno sombre en ce moment, c’est un peu maso. Et surtout parce que des artistes et des collectifs retravaillent avec une identité beaucoup plus underground la musique de leur enfance.

• C’est le cas de l’artiste fast-techno Julian Muller, qui pendant le premier confinement, via son projet Eurodance Inc nous livrait ses remix de 2 tracks mythiques de l’Eurodance : Freed from Desire de Gala (3/3) & Be My Lover de La Bouche.

• Même chose chez Trym, producteur français également reconnu sur la scène fast-techno, qui remixait la version Eurodance de Désenchantée produite par Kate Ryan lors d’une Possession à l’été 2020. 

• On ne peut pas parler de Kate Ryan, connue pour ces reprises de Mylène Farmer et Desireless, (l’équivalent de Mad’House avec Madonna) sans évoquer le collectif La Darude (clin d’oeil au producteur du mythique titre Sandstorm). Depuis un peu plus de 2 ans, ils ramènent les sons Eurodance dans l’underground parisien en les associant à des styles « cousins » beaucoup BEAUCOUP plus hardos comme l’EBM, la hard dance & la gabber. Des courants très en vogue en Belgique dans les années 90/2000 qui reviennent en force, eux aussi. On en reparlera.

  Ils ont carrément fait un post hommage à Kate Ryan pour son anniversaire et ils ont récemment retourné le festival Peacock Society a Paris. 

Bref, sans plus attendre voici 👇 un florilège de tracks Eurodance, à garder dans ton Spotify, au cas où tu veuilles ressortir tes Buffalo roses du placard et te remater tous les épisodes de Loft Story. 

Pour les quelques utilisateurs d'Apple Music qui existent sur cette Terre 👇